Biodiversité

Le Parc Marin de la Côte Bleue bénéficie d'une biodiversité non négligeable sur ses côtes. Certaines espèces sont plus communes que d'autres plus rares et/ou protégées. Nos fiches espèces vous aiderons à en savoir plus sur les différents organismes peuplant nos côtes.

Vous avez observé une espèce protégée ou invasive ?

Partagez avec nous vos observations

Toutes les espèces

Algue Japonaise

Rugulopteryx okamurae

Classification

Embranchement : Ochrophytes
Famille : Dictyotacées

Taille

Les frondes en touffes denses peuvent atteindre 5 à 20 cm de hauteur (plus de 60 cm selon certains plongeurs – à confirmer) et 2,5 à 6 mm de largeur.

Aire de répartition

Espèce décrite du Japon et introduite dans la lagune de Thau (34) avec des naissains d’huîtres, elle est actuellement considérée comme envahissante en Méditerranée et dans l’Atlantique Nord-Est. Elle a été signalée aux Açores en 2019.

Critères d’identification

Le thalle rubané érigé est de consistance membraneuse. La surface des frondes est ondulée ou rugueuse. Les ramifications sont dichotomes dans un plan, les apex sont obtus (arrondis et tronqués). La médulla, monostromatique au centre des frondes, devient polystromatique au niveau des marges. Sa couleur marron jaune à marron verdâtre devient plus sombre quand il vieillit. Il n’est jamais iridescent. L’algue est attachée au substrat par des rhizoïdes et des segments en forme de stolons sur lesquels se développent de nouvelles frondes.

 

Habitat

Dans son aire d’origine, elle fréquente les eaux tempérées et sub-tropicales où elle se développe de la zone intertidale à plusieurs mètres (voire dizaines de mètres) de profondeur. En Méditerranée, cette algue se développe sur substrat rocheux depuis la surface jusqu’à 10-15 mètres de profondeur dans la plupart des cas, mais elle a été observée bien plus profond dans les eaux marseillaises (jusqu’à 40 m).

Mode de vie

Les algues fabriquent les sucres de leur biomasse par photosynthèse. Ce processus de transformation de l’énergie lumineuse en énergie chimique grâce à des pigments de type chlorophylle, n’est possible que dans une situation d’éclairement. Cependant la quantité de lumière nécessaire est très variable selon l’espèce. Les individus qui se développent en Méditerranée ne portent pas de structures reproductives. Dans son aire d’origine, les organes reproducteurs apparaissent quand la température de l’eau dépasse 15 °C. Sur nos côtes, la reproduction n’a pas encore été observée. Dans l’Atlantique Nord-Est, seuls les sporocystes ont été trouvés. L’espèce se multiplie aussi de manière végétative par fragmentation et via des propagules qui se développent à la surface du thalle. Ce mode de propagation a été adopté avec succès dans les eaux méditerranéennes.

Introduction sur le territoire

Dans les années 1970, des importations massives de naissains d’huîtres en provenance du Pacifique Nord ont été effectuées pour restaurer le stock d’huîtres creuses d’Europe décimé par une maladie. Mal décontaminés, ces imports ont généré de nombreuses introductions d’espèces associées aux naissains. Il n’est pas impossible que d’autres imports aient eu lieu après 1977 au vu de la découverte tardive d’algues telles que la dictyote d’Okamura. Confinée pendant plusieurs années dans la lagune de Thau où elle ne montrait pas de caractère envahissant, la dictyote d’Okamura s’est depuis échappée en mer (observation au Cap d’Agde en 2013) et a commencé à coloniser de manière gênante la côte. Elle est devenue une espèce dominante dans le détroit de Gibraltar où son impact sur les écosystèmes locaux fait l’objet d’études. La forte biomasse qu’elle génère impacte aussi les activités humaines telles que la pêche et le tourisme (accumulations massives puis décomposition sur les plages). En France, elle prolifère dans la région de Marseille où elle forme au printemps des tapis épais et nauséabonds à fleur d’eau. Elle y a été identifiée en 2019 mais d’après des usagers de la mer sa présence dans le port de Callelongue remonterait au moins à 2014.

x