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Le Parc marin de la Côte Bleue est très présent sur le territoire. L'équipe met en oeuvre des actions de surveillance, de gestion et de sensibilisation sur l'ensemble de son territoire d'action.
Connectivité des populations d’invertébrés benthiques de l’habitat rocheux du Golfe du Lion
Porteur de projet : UMR Université P&M Curie CNRS LECOB. Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer
Partenaires : 4 AMP pilotes : Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls, Parc Naturel Marin du Golfe du Lion, AMP Agathoise et PMCB
Financeurs : Etat-Ministère de la Transition Energétique.
Depuis 1998, le programme Liteau constitue l’action de recherche du Ministère pour soutenir le développement de connaissances, méthodes et pratiques scientifiques utiles à la définition et à la mise en oeuvre d’actions collectives et de politiques publiques en mer et sur les littoraux dans une optique de développement durable.
Date : 2012-2016
Objectifs : l’objectif du projet Roc Connect est de quantifier la connectivité potentielle des populations des différentes espèces de gorgonaires (corail rouge et 4 espèces de gorgones) présentes dans l’habitat rocheux fragmenté du Golfe du Lion (de Marseille au Cap de Creus) et son rôle dans la persistance régionale de ces espèces. L’originalité de ce projet réside dans son articulation entre l’utilisation de simulations numériques, l’expérimentation et l’observation en plongée.
Conclusions : des simulations hydrodynamiques à haute résolution proche des côtes ont été réalisées pour les périodes estivales des années 2010 à 2012 et utilisées pour simuler la dispersion de larves à flottabilité nulle émises dans 6 unités de l’habitat rocheux. Les taux de rétention sont en moyenne plus élevés dans les 4 unités où des mesures de gestion existent (Côte Vermeille, Cap de Creus, Côte Bleue et Cap d’Agde) comparativement aux 2 unités sans gestion jusque récemment (Cap Leucate et Plateau des Aresquiers) mais sont très variables spatialement suivant la localisation précise du site de ponte à 100 m de distance. La campagne cartographique de terrain montre que les tailles des populations de la gorgone blanche (Eunicella singularis) sont comparables au Cap d’Agde (81 millions de colonies) et sur le Plateau des Aresquiers (69 millions de colonies), mais deux fois plus petite sur la Côte Vermeille (30 millions de colonies) et dix fois plus petite sur la Côte Bleue (8 millions de colonies). La seconde espèce la plus abondante et présente dans 3 des 4 unités du Golfe du Lion est la gorgone plumeuse (Leptogorgia sarmentosa), avec cependant des tailles de populations au moins 20 fois plus petites (5 millions de colonies au Cap d’Agde). La gorgone rouge (Paramuricea clavata), la gorgone jaune (Eunicella cavolinii) et le corail rouge (Corallium rubrum) forment des populations de petite taille (moins d’un million de colonies) dont l’estimation précise de la taille nécessite des comptages sur des quadrats de 10m x 10m. L’étude des capacités de motilité des larves de P. clavata, C. rubrum et E. singularis montre que les vitesses de chute et de nage des 3 espèces de gorgonaires sont du même ordre de grandeur (mm/s), mais leurs taux d’activité de nage sont très différents, atteignant 80 % pour C. rubrum, proche de 50 % pour E. singularis et nul pour P. clavata. Un modèle générique de dynamique de méta-population structurée en classe de taille et un modèle de paysage génétique ont été développés, permettant d’inclure les transferts de propagules et des allèles associés entre habitats disjoints, une fécondité variable suivant la taille des colonies et la limitation par l’espace du recrutement. Les simulations basées sur la connectivité printanière à basse résolution suggèrent l’importance des échanges larvaires entre des sites protégés et non protégés au sein de la Côte Vermeille pour augmenter la résilience des populations de corail rouge. Pour le cas de la gorgone blanche, les simulations comme les observations génétiques mettent en évidence le rôle de source démographique des populations du Cap d’Agde et du Plateau des Aresquiers et de source de diversité génétique de la Côte Bleue.