Biodiversité
Le Parc Marin de la Côte Bleue bénéficie d'une biodiversité non négligeable sur ses côtes. Certaines espèces sont plus communes que d'autres plus rares et/ou protégées. Nos fiches espèces vous aiderons à en savoir plus sur les différents organismes peuplant nos côtes.
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Classification
Embranchement : Cnidaires
Famille : Corallidés
Taille
Les colonies peuvent atteindre 20 cm (exceptionnellement 50 cm) pour une croissance moyenne de 1 à 8 mm par an. Pour une colonie de 10 cm de largeur, les branches peuvent atteindre 40 mm de diamètre. Les colonies bien éclairées sont souvent luxuriantes.
Longévité
Longue durée de vie, peut atteindre plus de 100 ans. Une colonie vieille de 20 ans ne fait que quelques grammes.
Aire de répartition
Espèce plus ou moins endémique de Méditerranée, elle est localisée essentiellement dans la partie occidentale. Elle a également été signalée sur la côte Atlantique entre le Portugal et le Cap Vert. Cette espèce était présente en Méditerranée au Miocène supérieur, il y a environ 8 millions d’années.
Critères d’identification
On rencontre cette espèce sous forme de colonie rigide, arborescente, pourvue de ramifications orientées selon plusieurs plans irréguliers, cylindriques, relativement courtes et disposées de toutes parts sur les rameaux. Le coenenchyme est de couleur rouge, rose en grande profondeur et exceptionnellement blanc, formé de carbonate de calcium cristallisé en calcite. Il recouvre le squelette axial entièrement minéralisé. Les anthocodiae sont de couleur blanche. La couleur rouge est due à la présence de pigments, de type caroténoïde, dans les spicules et le squelette axial. On peut observer sur la surface des polypes blancs (5 mm) très protubérants et surmontés d’un disque buccal entouré de 8 tentacules avec de petits prolongements, à symétrie bilatérale, pauvres en cellules urticantes.
Les polypes peuvent se rétracter complètement dans une loge : le calice. On distingue deux types de polypes qui se partagent différentes fonctions :
- Ceux qui assurent la nutrition et la reproduction.
- Ceux réduits en pores contractiles, qui assurent la circulation de l’eau dans les canaux endodermiques.
La cavité digestive centrale et le pharynx sont cloisonnés par des membranes verticales symétriques. D’autre part, le pharynx est cloisonné par une gouttière ciliée : le siphonoglyphe qui assure l’entrée de l’eau dans la cavité gastrique. Il possède des polypes particuliers, réduits à des pores par où se font les échanges d’eau entre la colonie et le milieu. Une certaine qualité d’eau avec des paramètres de limpidité, d’agitation et de température (moyenne : 15 °C) est nécessaire pour assurer la viabilité de cette espèce.
Habitat
Cette espèce est sessile. C’est une espèce benthique qui vit fixée sur des substrats durs. Elle colonise les substrats rocheux facilement exposés à la lumière, en général sur les parois verticales de la biocénose coralligène. On retrouve ce corail à faibles profondeurs, au plafond des grottes, quand la luminosité diminue progressivement sous des surplombs rocheux, dans les excavations ou à la lisière des crevasses, sur les pentes douces. On peut le rencontrer dès 5 m de profondeur de nos jours, mais il évolue plus spontanément par 30 ou 40 m de fond, jusqu’à 100 m. Il peut pousser jusqu’à 400 m de profondeur.
Mode de vie
C’est un filtreur passif. La nourriture est prélevée par les tentacules des polypes alimentés par le courant qui filtrent l’eau. Les polypes des colonies peuvent capturer des proies planctoniques par le biais de leur couronne de tentacules munis de cellules spécialisées : les cnidocytes, valant à cette espèce un statut de carnivore. Cependant, ils peuvent également se nourrir de substances dissoutes dans l’eau de mer.
La reproduction est à la fois sexuée et asexuée. Bien que l’on ne puisse les différencier à l’œil nu (on ne peut qu’en période de fabrication des gamètes, en dissection), les sexes sont séparés : une colonie est ainsi soit femelle soit mâle. La colonie arrive à maturité vers l’âge de 2 ans, alors qu’elle ne fait que quelques centimètres. C’est au cours de la période estivale, entre juin et août que les polypes des colonies mâles émettent des spermatozoïdes en pleine eau qui nageront à la rencontre de polypes de colonies femelles, lieu de fécondation et de maturation des larves alors formées. Chaque larve est expulsée dans l’eau de mer entre mi-juillet et début octobre selon la profondeur. Elle tombera pour venir se fixer au substrat et se métamorphoser après une quinzaine de jours. C’est par reproduction asexuée, par bourgeonnement, que se développera chaque nouvelle colonie. La croissance d’une colonie varie de 1 à 8 mm par an.
Menaces
Le corail rouge, comme les gorgones, fait partie des organismes les plus touchés par les modifications environnementales, et notamment les variations de températures. Les caractéristiques du cycle de vie de cette espèce clef de l’habitat coralligène en font une espèce très vulnérable. Le corail rouge ne fait pas partie des espèces protégées de Méditerranée qui sont très peu nombreuses, mais des espèces dont la pêche est réglementée. Il est inscrit en annexe III de la convention de Berne et en annexe III de la convention de Barcelone.
Statut de protection
EN – En danger d’extinction (Code IUCN)