Biodiversité

Le Parc Marin de la Côte Bleue bénéficie d'une biodiversité non négligeable sur ses côtes. Certaines espèces sont plus communes que d'autres plus rares et/ou protégées. Nos fiches espèces vous aiderons à en savoir plus sur les différents organismes peuplant nos côtes.

Vous avez observé une espèce protégée ou invasive ?

Partagez avec nous vos observations

Toutes les espèces

Tortue caouanne

Caretta caretta

Classification

Embranchement : Chordés
Famille : Chéloniens

Taille

Cette tortue a une carapace de taille moyenne de 92 cm (tailles relevées de 70 à 115 cm dans l’Atlantique ouest). Certains individus peuvent atteindre 1,20 m et 200 kg.

Poids

En moyenne 100 kg.

Longévité

La longévité de la tortue caouanne est mal connue, elle est de plusieurs dizaines d’années

Aire de répartition

La tortue caouanne vit dans toutes les mers du globe, tempérées et tropicales entre le 40° parallèle sud et le 60° parallèle nord, à une distance constante des côtes (et non au milieu des océans). Elle fréquente les eaux canadiennes au large de Terre Neuve et de la Nouvelle-Écosse où on l’observe à l’occasion. Certaines sources l’annoncent même au nord de Mourmansk, et en Argentine au sud. C’est la tortue la plus commune en Méditerranée (seules quelques tortues vertes, de 500 à 1000 adultes, y sont recensées, en Turquie et à Chypre). Les sites de ponte principaux sont la Floride, la Colombie, le Brésil et le Mexique, la Grèce, l’Afrique du Sud et Madagascar, le Sultanat d’Oman, le Myanmar et l’est du Japon, l’est de l’Australie et la Nouvelle-Calédonie. D’autres sites, secondaires, sont repérés en Amérique Centrale, en Afrique de l’ouest, à l’est de la Méditerranée et en Chine.

Critères d’identification

A l’âge adulte, les femelles sont plus lourdes que les mâles et leur corps est plus épais. Le corps des tortues marines est enfermé dans une carapace à deux ouvertures (une antérieure, une postérieure) laissant passer la tête, les membres et la queue. Cette carapace, plus longue que large, est formée de plaques osseuses (ostéodermes*) recouvertes d’écailles cornées, minces et contigües. Elle est parfois décrite comme étant en forme de cœur (cordiforme). La disposition et le nombre des écailles caractérisent une espèce de tortues. La caouanne possède 5 plaques latérales et 5 plaques vertébrales, entourées d’environ 25 plaques marginales (périphériques). De plus, la plaque nuchale, au-dessus du cou, est adjacente aux premières plaques costales (ou latérales). Elle n’a pas de carène continue. La couleur de son dos est brun orangé : la dossière (dessus de la carapace) peut avoir des taches claires. Elle est peu bombée. Ses franges peuvent être jaune orangé et dentelées à l’arrière. Le plastron (ventre) est jaune pâle, tacheté d’orange, lisse et composé de grosses plaques. De chaque côté du corps, la jonction entre dossière et plastron s’appelle un « pont ». Un petit caouanne est entièrement brun foncé ou gris sombre, avec, parfois, des pattes plus claires. Chaque plaque vertébrale forme une pointe visible sur son dos. La caouanne possède une grosse tête large (jusqu’à 25 cm) entièrement recouverte de fines écailles cernées de jaune pâle, avec 4 écailles préfrontales entre les yeux comportant souvent une 5ème petite plaque en leur centre. Son cou est trapu, partiellement rétractile et court : ce « raccourcissement » est une adaptation à la vie marine. Sa tête est armée d’un puissant bec corné. Chez les petits, ce bec se termine en pointe, le « diamant », qui leur permet de casser la coquille de l’œuf au moment de l’éclosion. Par la suite, cette pointe disparaît au bout de deux semaines. Le squelette possède une colonne vertébrale et les côtes sont soudées à la carapace. Les narines, comme les orbites, ont une orientation latérale. Autre adaptation à la vie marine, les pattes se sont aplaties en palettes natatoires. Les pattes avant servent de propulseurs, les pattes arrière de gouvernail et de stabilisateur : cela lui permet la nage en haute mer. Comme la tortue imbriquée, ses pattes sont chacune « armées » de deux grosses griffes. Elles aussi sont recouvertes d’écailles qui, comme sur le cou, partent parfois en lambeaux : c’est une légère mue

Habitat

Comme tous les reptiles, la caouanne a une respiration aérienne pulmonaire et doit donc remonter respirer à la surface. On peut parfois la repérer à fleur d’eau où elle dort en dérivant avec les courants. De même, elle remonte souvent à la surface pour se chauffer. C’est pourtant une espèce peu pélagique et on connaît mal ses éventuelles migrations. Il semble que celles-ci soient liées à la température de l’eau devenant trop froide. Sans en avoir de réelles certitudes, on suppose que certaines caouannes entreprennent de longues migrations en se servant des courants chauds. Elles remontent parfois dans les estuaires fluviaux. Cette tortue peut vivre en dehors des eaux tropicales : il faut cependant qu’en été, la température de l’eau de surface reste supérieure à 20°C. Elle a pourtant une certaine capacité à résister au froid par un bon isolement naturel et un comportement de léthargie, immobile sur le fond. Pendant la première année de leur existence, les petites tortues semblent rester dans une même zone où la couverture d’algues est importante et où elles se nourrissent (en général d’organismes vivant dans les algues) et grandissent. Elles peuvent aussi séjourner dans les algues flottantes où elles seront bien camouflées. Quand elles atteignent 50 cm (7 à 10 ans), elles quittent cet habitat pour rejoindre les zones côtières à fonds durs et meubles.

Mode de vie

La tortue caouanne est carnivore : elle se nourrit de crustacés, de poissons, de mollusques et de méduses. Cependant, sa nourriture varie selon qu’elle migre en pleine eau (méduses, calmars, poissons volants) ou qu’elle séjourne auprès des côtes (bivalves, crabes, oursins, poissons,…). Les mâchoires de cette tortue sont sans dents : elles sont remplacées par des plaques cornées tranchantes. Les petits se nourrissent de petits animaux qu’ils trouvent dans l’épaisseur des algues où ils séjournent. Les sexes sont séparés. Les mâles ont une vie uniquement aquatique. Ils ont une plus longue queue et de plus grosses griffes que les femelles. Le mâle utilise d’ailleurs ses griffes pour s’accrocher à la dossière de la femelle pendant l’accouplement. Celui-ci a en général lieu en pleine mer (et non près des lieux de ponte comme pour les autres tortues), habituellement à la surface, mais parfois en pleine eau.
Les tortues sont ovipares, les œufs fécondés se développent dans l’utérus. Les femelles ne pondent que toutes les deux ou trois saisons et rejoignent alors la terre, où elles creusent un trou profond (50 cm environ) dans le sable pour y déposer les œufs. Partout, la ponte a lieu entre le printemps et l’été, à la tombée de la nuit ou un peu plus tard, à marée montante. Par exemple, en Méditerranée orientale, la ponte a lieu entre avril et septembre, sur les plages de sable, à proximité du bord de l’eau de marée haute. Dans les Caraïbes, elle n’a lieu que de mai à juillet. Les femelles accostent quatre à sept fois par saison, par intervalle de deux semaines environ, pour pondre chaque fois de 60 à 200 œufs. Elles les abandonnent ensuite. La fidélité à une seule plage de ponte n’est pas aussi nette que chez les autres tortues marines et les localisations peuvent être distantes de 300 km.

L’incubation dure de 45 à 65 jours. Pendant cette période, les œufs peuvent être mangés par toutes sortes de mammifères et de reptiles. Les coquilles sont rondes, calcaires et blanchâtres. Elles sont suffisamment souples pour ne pas se casser quand elles tombent au fond du nid. Leur diamètre varie de 3 à 5 cm. La température « neutre » pour la détermination du sexe des embryons est de 28-29 °C dans l’Atlantique ouest (mâle en-dessous, femelle au-dessus). La température d’incubation peut varier de 26 à 32 °C. Généralement, les petits (55 mm environ) cassent la coquille la nuit et foncent vers la mer : ils ont alors la même morphologie que les adultes. Ils sont très vulnérables, victimes de nombreux prédateurs (varan, crabe, rongeur, poisson, oiseau,…). Ils se laissent ensuite dériver en pleine mer pour rejoindre les aires d’alimentation.

Menaces

La tortue caouanne est totalement protégée en France (arrêté du 17/07/1991) et fait partie de la dizaine d’espèces de Méditerranée protégées. A Chypre, les femelles en train de pondre sont protégées et une écloserie-pilote a été installée en 1978. Les zones de ponte de Lybie et de l’île Zakynthos (Grèce) sont également protégées.
Depuis 1982 et la Convention de Washington, elle est complètement protégée au niveau mondial car elle fait partie de l’annexe 1 (en danger d’extinction) de la C.I.T.E.S. (Convention on International Trade in Endangered Species of Wildlife and Flora). Toutes les tortues marines sont notées dans cette annexe (interdiction absolue de capture, de commerce et de détention) ; leur avenir dépend entre autres du contrôle du commerce international. La tortue caouanne est également protégée par la Convention de Bonn pour les espèces migratrices.

Statut de protection

VU – Vulnérable (Code IUCN)

x