Biodiversité

Le Parc Marin de la Côte Bleue bénéficie d'une biodiversité non négligeable sur ses côtes. Certaines espèces sont plus communes que d'autres plus rares et/ou protégées. Nos fiches espèces vous aiderons à en savoir plus sur les différents organismes peuplant nos côtes.

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Fou de Bassan

Morus bassanus

Classification

Embranchement : Chordés
Famille : Sulidés

Taille

Envergure moyenne de 1.70 m.

Longévité

Son espérance de vie s’établie à hauteur de 21 ans.

Aire de répartition

Amérique Centrale et du Nord, Europe et Afrique du Nord.

Critères d’identification

Cet oiseau est le plus grand pouvant ordinairement être observé dans les eaux de France métropolitaine. Sa tête jaune, son corps fuselé et ses longues ailes blanches aux extrêmités noires lui donnent un air si caractéristique qu’il ne peut pas être confondu avec une autre espèce. Le mâle est légèrement plus petit que la femelle, mais la différence est peu perceptible à l’oeil. Les jeunes de l’année possèdent un plumage brun foncé, uniforme. La livrée adulte s’acquiert progressivement en l’espace de quatre années.

Habitat

Oiseau marin, le fou de Bassan se réunit en colonies sur les ilots ou falaises pour assurer sa reproduction.

 

Mode de vie

Vivant en colonies parfois fort développées, chaque couple de fou de Bassan connaît parfaitement l’emplacement du nid. Ils communiquent par des cris, dans un ensemble vocal qui nous apparaît comme une véritable cacophonie. Cet oiseau grégaire chasse ordinairement en groupe, de manière à accroître ses chances. Avec un certain opportunisme, il lui arrive de récupérer également les rejets des bateaux de pêche.

C’est au large, dans les eaux du plateau continental, que le fou de Bassan part s’alimenter. Grâce à sa puissante musculature, cet excellent voilier est capable de longs déplacements. Son régime alimentaire piscivore se compose essentiellement de petits poissons, comme les sardines, lançons, les capelans, les maquereaux ou les harengs et des céphalopodes. Pour capturer ses proies dans les eaux superficielles, il bascule en avant, replie ses ailes et plonge en piqué, pattes repliées sous la queue, depuis des hauteurs parfois considérables. Ce mode opératoire lui permet d’atteindre des profondeurs proches des vingt mètres, à une vitesse comprise entre 60 et 90 kilomètres heure. Un système de poches d’air amorti le choc au contact de l’eau. C’est au cours de la remontée en surface, effectuée à l’aide de ses puissantes pattes palmées, qu’il attrape son repas. Il est aussi capable de raser les flots, épousant les ondulations de l’eau et prendre au passage la proie repérée.

L’aire de reproduction de cet oiseau océanique se limite essentiellement à l’Atlantique Nord et à la mer du Nord. Si l’on ne totalise guère plus de six colonies en Amérique du Nord, la Gaspésie possède cependant la plus importante des implantations. En effet, 32 000 couples ont été recensés sur l’ile de Bonaventure, en 2008 (environ 120 000 fous). Depuis quelques années, un couple de Morus bassanus s’est fixé sur la Côte Bleue, à Carry-le-Rouet et s’y reproduit régulièrement. Il s’agit là du seul exemple officiellement enregistré pour la Méditerranée. Ce cas tranche radicalement avec les habitudes de reproduction de l’espèce, qui se cantonne habituellement dans des colonies. Il n’existe aucune autre colonie en Méditerranée, mais quelques couples tentent vainement (sauf Carry) de s’installer dans divers ports : Sausset, Bandol, Pointe Rouge, Mandelieu… Le nid volumineux se compose de bois flotté comme de débris les plus divers flottant à la surface de la mer, associés à du guano (si des poussins ou des adultes meurent dans les cordages, ce type de mortalité demeure assez limité). Les pontes s’étalent entre la fin février et la fin juin tandis que la couvaison mobilise l’énergie parentale six semaines durant. Sauf cas particulier, un seul œuf, un seul poussin. C’est à l’âge de trois mois que l’on peut assister à l’envol des juvéniles. La mortalité est forte en raison de leur inexpérience. En octobre, les colonies se voient désertées jusqu’à la prochaine saison des amours, qui débute par une parade nuptiale. Le couple revient sur le même nid plusieurs années de suite. Ces oiseaux deviennent sexuellement matures à l’âge de quatre ans.

Menaces

Les populations de fous de Bassan ont été décimées par une récolte abusive de leurs œufs et par la chasse qui leur a été faite. La détérioriation généralisée de leur habitat, voisin en Europe des grandes routes maritimes, a également contribué à sa disparition, sans compter les pertes engendrées à l’occasion des marées noires et dégazages sauvages. Le faible nombre des colonies rend l’espèce fragile. Fort heureusement, des mesures ont permis sa préservation et même d’autoriser la densification de certaines colonies. A présent, les effectifs restent relativement stables. La pression exercée sur les ressources naturelles par la surpêche n’augurent toutefois pas un avenir serein. Morus bassanus figure désormais à l’Annexe III de la Convention de Berne en tant qu’espèce protégée. La règlementation française, depuis 1962, interdit toute destruction ou collecte d’œufs, la destruction des nids, la capture, la mutilation et la naturalisation de cet oiseau, vivant ou mort. Vente, achat, colportage, transport sont de même rigoureusement interdits.

Statut de protection

LC – Préoccupation mineure au niveau Européen (Code IUCN)

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